Vous n’avez jamais entendu parler de bioaccumulation ou de bioamplification ? Ce sont pourtant deux éléments essentiels pour évaluer la qualité de ce que nous mangeons et l’impact de nos comportements sur notre environnement et notre santé.

Qu’est-ce que la bioaccumulation ?

Tous les organismes vivants absorbent des éléments de leur environnement. Les éléments utiles à leur fonctionnement sont gardés et les substances inutiles éliminées. Mais il arrive que la quantité d’éléments inutiles, ou toxiques, dépasse les capacités d’élimination. Ces éléments s’accumulent alors dans les tissus, les graisses, c’est la bioaccumulation.

Toutes les substances accumulées ne sont pas nécessairement mauvaises pour la santé humaine, par exemple, certains végétaux concentrent des oligoéléments et minéraux essentiels dans leurs racines, leurs feuilles ou leurs fruits.

Ces éléments qui nuisent à notre santé

Dans un environnement de plus en plus pollué, on retrouve des éléments qui ont un effet délétère sur la santé. C’est le cas des métaux lourds, qui sont pourtant des éléments naturellement présents dans l’environnement. Cependant, leur utilisation dans l’industrie, l’agriculture, la technologie ou la médecine a conduit à leur dissémination dans l’environnement. Aujourd’hui, ces pollutions présentent un réel danger pour la santé humaine et la santé environnementale. Parmi les plus toxiques, on retrouve le mercure, le plomb, l’arsenic, le chrome ou encore le cadmium de nos piles adorées.

On retrouve également des résidus de certains antibiotiques et produits pharmaceutiques. Ils pénètrent notre environnement par les rejets provenant des centres hospitaliers ou par les médicaments qui ne sont pas recyclés et qui finiront enfouis dans le sol de nos décharges.


Les résidus de pesticides, les microplastiques ou encore les produits chimiques s’accumulent dans nos sols et nos nappes phréatiques. C’est là qu’il faut faire attention! Car, si nous ne prenons pas soin de nos sols, de nos milieux aquatiques ou de notre air, la nature nous renvoie nos pollutions à travers ce que nous mangeons, buvons ou respirons.


Lorsque ces substances sont en trop grande quantité pour que notre organisme puisse les neutraliser, elles vont avoir un effet sur notre métabolisme, notre immunité, notre système endocrinien, en bref, sur tout ce qui régule notre état de santé.


Plus inquiétant encore, la bioamplification.

La bioamplification ou le piège de la chaîne alimentaire

On parle de bioamplification pour désigner l’augmentation de la concentration d’un polluant le long de la chaîne alimentaire. Les premiers maillons de la chaîne alimentaire accumulent une faible quantité de polluant ou substance toxique du fait de leur petite taille et de leur capacité de stockage réduite. Mais les maillons supérieurs, qui mangent les précédents, vont concentrer ces polluants et atteindre des doses beaucoup plus importantes.

Comment bioaccumulation et bioamplification peuvent affecter notre santé ?
Bioamplification du mercure dans le milieu marin

L’illustration ci-dessus montre l’accumulation du mercure dans le milieu marin. Les algues et le phytoplancton absorbent le mercure présent dans l’eau et les sédiments. Ensuite, des organismes de plus grande taille, comme les crustacés et petits poissons, mangent ces végétaux. En fonction de la quantité mangée et de la capacité de bioaccumulation, ces petits animaux marins concentrent le mercure. Lorsqu’on arrive en bout de chaine, la concentration de mercure dans les tissus du thon ou du requin est démultipliée par rapport à la quantité présente dans l’eau et les sédiments.

Par conséquent, une alimentation peu diversifiée et provenant de sources relativement polluées expose à différents risques pour la santé que nous allons voir tout de suite.

Les risques pour la santé

Notre corps est particulièrement bien équipé pour lutter contre les intoxications. Par exemple, les enzymes du foie sont particulièrement efficaces pour neutraliser les substances indésirables provenant de notre alimentation. Mais en cas de surcharge du système, ces éléments toxiques sont stockés, accumulés dans les graisses.

Les conséquences pour la santé sont diverses et varient en fonction de la nature de l’exposition et de la dose. Les effets indésirables les plus fréquemment rencontrés sont les suivants :

  • Les troubles neurologiques et comportementaux
  • Les cancers
  • Le diabète de type 2
  • L’immunodéficience
  • L’ostéoporose
  • Les problèmes cardiovasculaires
  • Les néphropathies
  • Les troubles de la fertilité
  • Les dérégulations du développement embryonnaire

A cela s’ajoute le développement de bactéries multirésistantes aux antibiotiques résultant de notre consommation immodérée de ces petites pilules et du manque de recyclage des médicaments.

Certes, la menace plane, mais nous vous avons préparé une liste d’astuces santé qui permettront de limiter les dégâts.

Comment protéger ma santé ?

Reprendre le contrôle sur son alimentation

Bien sûr, l’idéal serait de produire soi-même sa nourriture sur un sol sain, arrosé avec une eau pure. Difficile quand on vit en appartement, sans jardin et sans balcon. Cependant, en s’approvisionnant localement, on a la possibilité de savoir où et comment notre nourriture est produite. Par contre, avec les aliments importés, qui répondent aux lois et usages de leur pays d’origine (même en bio), c’est impossible. C’est ainsi que la Suisse découvrait avec stupeur, le retour de pesticides qu’elle interdit (mais qu’elle produit) dans l’assiette de ses concitoyens via les produits importés.

Varier son alimentation

Avoir une alimentation peu variée, c’est aussi ingérer toujours les mêmes sources de polluants. Une alimentation diversifiée réduira les risques d’être confronté à un même polluant en grande quantité et limitera les doses auxquelles nous nous exposons. De plus, en augmentant nos apports en antioxydants, nous serons plus résistants au stress oxydatif induit par certains toxiques.

Ne pas négliger les fibres alimentaires

Les recommandations internationales préconisent de manger entre 25g et 30g de fibres par jour. Les fibres alimentaires renforcent la barrière intestinale et stimulent l’évacuation des selles. Elles vont permettre de limiter l’entrée des substances toxiques. Elles permettent également le bon équilibre de notre flore intestinale qui joue un rôle dans la métabolisation de certains de ces polluants.

Eviter de faire le yo-yo avec son poids

Vous l’aurez compris, beaucoup de ces polluants se logent et se concentrent dans nos graisses. Si nous alternons prises de poids et pertes de poids rapides, nous stockons de grandes quantités de toxiques que nous libérons à haute dose à chaque perte de poids.

Eviter les grands bioaccumulateurs

Même si les capacités de bioaccumulation ne varient pas seulement en fonction de la taille, on évitera les grands poissons comme le thon au profit des sardines ou des maquereaux. On limitera les crustacés et les champignons qui sont de grands dépollueurs de leur environnement, mais qui, par conséquent, concentrent les polluants dans leurs chairs.

Chouchouter ses émonctoires

Prendre soin de son foie et de ses intestins favorisera nos capacités de neutralisation et d’élimination. Une activité physique régulière stimulera l’évacuation par la transpiration et la respiration. Une hydratation adaptée évitera de surcharger les reins.

Limiter les plastiques

Je ne sais pas si un monde sans plastique est envisageable aujourd’hui. Mais nous pouvons considérablement réduire nos contacts avec les plastiques. En nous tournant vers des alternatives plus saines comme le verre, l’inox ou la céramique nous limiterons les contaminations de notre alimentation. En aérant régulièrement notre habitat, nous pouvons éviter les contacts avec les composés volatiles relargués par nos peintures ou les sols plastifiés.

Enfin, prendre soin de son environnement

Dans chaque déchet qui n’est pas recyclé, chaque traitement inutile, qu’il soit médical ou phytopharmaceutique, dans chaque plastique rejeté dans l’environnement, se cache une pollution qui reviendra en boomerang affecter notre santé et celle de nos congénères.

Pensez-y !

Pour aller plus loin

Mercure et pollution

Cadmium et pollution